LITTLE BIG PORTRAIT ERICK SURCOUF
CHASSEUR DE TRESORSIl a nom de corsaire, Surcouf, et un métier qui fait rêver, chasseur de trésors. De passage en Principauté à l’occasion d’une rencontre au Monaco Press Club le 14 mars dernier, Erick Surcouf s’est livré sur son métier atypique et son projet de faire revivre un club d’aventuriers du XVIIe siècle… Rencontrer un chasseur de trésors, c’est plonger immédiatement dans l’enfance. Rien que son patronyme est une invitation au voyage. Erick Surcouf porte le nom de son célèbre aïeul, Robert Surcouf, corsaire de Napoléon. Mais il a davantage l’allure d’un gentlemen que d’un pirate. D’ailleurs, il tient à préciser qu’il n’en est pas un ! « Le but des corsaires est de capturer des navires ennemis pour le compte d’un Etat et de les ramener à bon port pour les vendre, contrairement aux pirates qui coulaient les navires et travaillaient pour leur propre compte. » Ses rêves de petits garçons sont peuplés de galions, coffres d’or et d’argent, aventures marines… « Toute mon enfance, j’ai été bercé par des histoires d’abordages et j’ai été entouré de maquettes de bateaux. Et j’ai toujours été fasciné par les trésors.» Héritage familial Après avoir créé une agence de photos et d’illustration, Erick Surcouf décide de renouer avec les traditions familiales et se lance à la poursuite d’épaves regorgeant de trésors au fond des mers. « J’adorais à la fois l’histoire et la plongée sous marine. J’ai voulu marier ma passion du monde sous-marin avec cet héritage familial de corsaire. » Il vend alors sa société et soutenu par un sponsor, Cartier, monte sa première expédition en Haïti en 1980. Et découvre l’épave du navire Oxford, coulé en 1669. Quarante ans plus tard, Erick Surcouf a remonté sept épaves et en a découvert une dizaine, datant de l’époque post médiévale, du XVIe au XVIIIe siècle. 40.000 épaves « Il existe 40.000 épaves contenant des richesses dans le monde. Seules 10 à 15% ont été retrouvées. C’est un potentiel énorme ! » Son mode opératoire est toujours le même. Il travaille avec une équipe d’archivistes qui étudient des rapports d’amiraux de la flotte notamment, archivés dans différents pays comme le Portugal, les Pays-Bas, la Hollande et le Royaume-Uni. Ces archivistes sélectionnent alors des épaves en fonction des trésors qu’elles contiennent et aussi de leur localisation. L’accès doit être facile et elles ne doivent pas être à plus de 50 mètres de fond pour des raisons évidentes de logistique. Puis, les épaves étant situées dans des eaux territoriales, il faut passer un accord avec l’Etat concerné qui assure aussi une protection de l’armée, pour se protéger des mauvaises rencontres avec les pirates des temps modernes. Erik Surcouf ne travaille jamais en France car la législation y interdit tout partage. « Du coup, la France est l’un des pays les plus pillés au monde. » regrette-t-il. Une fois sur place, son équipe localise l’épave, à l’aide de magnétomètres et de sonars. « Ces techniques d’archéologique sous-marine évoluent très vite et permettent d’identifier de plus en plus plus facilement les épaves. » Selon Erik Surkouf, 95% de ses expéditions sont couronnées de succès. Et le chasseur de trésors rentre rarement bredouille. Des butins variables Son plus gros trésor ? Erick Surcouf n’aime pas trop évoquer l’argent. « Tous les trésors que j’ai trouvés ont une valeur égale pour moi, chaque aventure était différente et unique. » Les butins sont très variables : de la porcelaine chinoise Ming, des pièces en or, en argent... Le plus souvent, le partage se fait à parts égales avec l’Etat concerné. « Puis, sur ma part, je rémunère mes partenaires financiers et mon équipe. Et on revend à des musées ou des collectionneurs privés. Une partie des bénéfices est aussi versé à des associations caritatives. » Et la concurrence ? « Il existe une dizaine de groupes sérieux dans le monde de chasseurs de trésors. » Mais il y a suffisamment d’épaves pour tous ! Quant à sa prochaine expédition, elle aura lieu en Australie, à la recherche de gisements d’or. «Depuis quatre ans, je ne recherche d’épaves et je me concentre sur les trésors terrestres, en Amérique latine, notamment ou en Europe. Ces expéditions sont plus faciles à organiser et moins onéreuses. » Le club des gentlemen aventuriers Erick Surcouf aimerait faire renaitre le club des gentlemen aventuriers créé par le capitaine et corsaire du roi d’Angleterre, William Phibs au XVIIe siècle. « Ce club regroupera des membres participant au financement d’expéditions. J’ai envie de les faire rêver en leur donnant la possibilité de participer à l’aventure. » Et malgré l’intitulé, les femmes sont les bienvenues. Enfin, Erick Surcouf se donne pour mission de faire connaître son corsaire d’aïeul, Robert Surcouf aux jeunes générations, avec notamment un projet de long métrage sur sa vie. Pour en savoir plus : " La mer en héritage." Editions Arthaud. "L'or de la mer." Editions Le Cherche-Mdid. " Surcouf, l’invincible." Editions du Rocher. "Manuel du chercheur de trésors." Editions. Artaud. « Surcouf, le tigre des mers." Editions Glénat (BD.) www.surcouf-erick.com |
@ Erick Surcouf
127 lingots d’or découverts en 1985 en Indonésie dans l'épave du navire hollandais "Geldermalsen" coulé en 1752.
1 200 pièces de porcelaine chinoises découvertes aux Philippines en 1992, dans l'épave du galion espagnol "San Diego" coulé en 1600.
Erick Surcouf lors de son intervention au Monaco Press Club le 14 mars dernier avec Joëlle Deviras de Monaco-Matin
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