LITTLE BIG PORTRAIT KATE BANKS
DES MOTS DOUXAuteure jeunesse américaine à succès, Kate Banks a reçu de nombreux prix, dont celui du meilleur livre illustré du New York Times ou le Boston Globe-Horn Book Award. Résidente monégasque depuis 20 ans, elle vient d’achever l’écriture de son premier roman adulte après une quarantaine d’albums jeunesse publiés en France, notamment chez Gallimard « J’adore les histoires et j’ai toujours eu beaucoup d’imagination. » La mère de Kate est professeure et elle passe son enfance dans le Maine « enveloppée de livres » comme elle le dit si bien. Et voue depuis une passion pour les albums jeunesse, qui ne la quittera plus. Alors qu’elle étudie au Wellesley College, université huppée près de Boston, elle fait un stage de deux ans au service jeunesse de la maison d’édition «Atlantic Monthly Press. » Et se familiarise avec les différents métiers du secteur. C’est après un master en histoire à l’Université Columbia à New-York, qu’elle est embauchée dans la maison d’édition jeunesse Alfred A. Knopf comme assistante de l’éditrice Frances Foster. C’est là que Kate publie son premier livre jeunesse «Alphabet soup», à 25 ans. L’histoire d’un petit garçon qui, au lieu de manger son repas, forme des mots avec les lettres de sa soupe et se met à rêver. Rencontre à Rome « Tous mes livres parlent de connexions, de la façon dont nous échangeons entre notre monde intérieur et l’extérieur. » Dans l’univers de Kate, on retrouve la nature, les saisons qui passent, l’amour, la tendresse, les rêves, et toujours un univers poétique et doux. C’est à l’université Columbia qu’elle rencontre son futur mari. Il est italien et lui propose d’aller vivre à Rome. « C’était un grand choc culturel pour moi de vivre avec « l’arte di arrangiarsi », sourit-elle. L’art de la débrouille est en effet à l’opposé de Kate, qui semble incarner le calme, la sérénité, à l’image de ses livres. Mais c’est dans la ville éternelle qu’elle fait une rencontre professionnelle décisive avec l’illustrateur Georg Hallensleben. « Son atelier était situé dans un ancien moulin et il exposait dans des galeries locales. J’ai trouvé ses peintures magnifiques.» Ils publieront quatre albums qui seront des succès, comme « Ferme les yeux », qui reçoit le prix du meilleur livre illustré du New-York Times Book Review. Magnifique ouvrage où une maman tigre, au moment du coucher, rassure son petit et évoque les endroits merveilleux où il pourra voyager dans ses rêves. Après neuf années à Rome, le couple cherche un lieu plus calme pour élever leurs deux fils. Ils choisissent Monaco, où le mari de Kate, ingénieur, a la possibilité d’ouvrir un bureau. « Il faut des moments de silence » « Je travaille toujours sur plusieurs histoires en même temps. Si je bloque sur un projet, je passe à un autre. En ce moment, je viens juste de terminer mon premier roman pour les adultes.» Kate aime particulièrement écrire pour les enfants de 10 à12 ans car « c’est l’âge de la prise de conscience. » Et s’inquiète des lectures des ados d’aujourd’hui, comme la dystopie, qui dépeint un monde sans espoir. « Ma sœur qui enseigne les neurosciences à Harvard, démontre comment ces lectures ont des effets négatifs sur l’équilibre mental des adolescents, en augmentant la production de dopamine. Ensuite, ils en veulent toujours plus. Plus de violence, plus de noirceur. Et les enfants sont bombardés de stimulations visuelles et sensorielles dès leur plus tendre enfance. Or, il faut des moments de calme, de silence. » C’est pour cela que Kate a écrit « The quiet book », même si l’éditeur a changé le titre car ce n’était pas assez vendeur, selon lui. Le calme n’étant pas à la mode… Thérapeute en régression C’est un événement dramatique qui la fera exercer un autre métier, en plus de celui de l’écriture. Après un grave accident en 2003 à Nice, elle fait une expérience de mort imminente et souffre d’une douleur chronique qui la handicape pendant trois ans. Et ce sont essentiellement les séances avec un thérapeute hypnotiseur qui la soulage. Cela l’a tellement aidé, qu’elle se forme à la « Regression Academy » au Royaume-Uni. « Depuis, je suis thérapeute hypnotiseur et praticienne en régression. C’est une façon de reprogrammer les événements traumatiques ». Mais ces deux activités sont intimement liées. « Mon premier métier est d’écrire des histoires et le second est d’écouter les histoires des autres. » Des histoires qui créent des liens et qui soignent. "observer la ville, depuis le rocher, à la nuit tombée"Quel lieu vous inspire le plus à Monaco ?
Mes quartiers préférés de Monaco sont ceux qui mettent en valeur la nature : le jardin japonais, les deux magnifiques arbres autour des escaliers de Saint-Charles, le Rocher avec ses pins centenaires et ses jardins surplombant la mer. J'aime aussi le contraste entre les montagnes d'un côté et la Méditerranée de l'autre. Et observer la ville illuminée, depuis le Rocher, à la nuit tombée. Vos restaurants coup de coeur ? Mon endroit préféré pour manger est la maison ! J'aime cuisiner et je profite pleinement des produits fabuleux et variés disponibles ici et dans l'Italie voisine. Quand je mange dehors, c'est souvent de la cuisine italienne, chez Mozza ou Terazzino. Sinon, je suis une habituée d'Eqvita, le nouveau restaurant végétalien de Jelena et Novak Djokovich. J'admire leur passion pour la nourriture saine et leur désir de partager cela avec les autres. Vos bons plans beauté ou forme ? Je suis des cours de Pilates depuis la création du studio Pilates à Monaco. Il y a quelques grands professeurs ici. Et je fais de la gym « Gyrotonic » régulièrement, basée sur des mouvements qui améliorent la conscience du corps. Monaco est aussi idéal pour marcher et vous pouvez vous entretenir physiquement juste en vous rendant à vos rendez-vous quotidiens à pied. Enfin, je fais de la céramique avec un tour de potier, à l'école des Arts plastiques sur le Rocher, parfait pour le corps et l’esprit ! Quant à mes conseils beauté, beaucoup de soleil et d'air frais, et plus généralement, faire ce que j'aime. Un de vos petits bonheurs quotidien. Ecrire, bien sûr ! Je commence ma journée avec vingt minutes de silence, en marchant dans la nature ou en lisant, ce sont des activités qui éveillent mes sens et me mettent en relation avec ma voix intérieure et mon être. Puis je prends mon petit-déjeuner, un café italien, des crêpes maison ou un granola. Ensuite, j’écris pendant deux ou trois heures. Des artistes locaux que vous admirez ? Je suis un grand fan de danse et j’aime assister aux spectacles des Ballets de Monte-Carlo et des autres compagnies qui se produisent en Principauté. En ce qui concerne les artistes locaux, tout ce qui est artisanal - qu'il s'agisse de nourriture ou de créations - m'inspire. Il y a quelques poteries merveilleuses dans la Drôme, à quelques heures de Monaco ! Votre adresse secrète à révéler à nos lecteurs (à Monaco ou dans la région) ? L'Italie est ma deuxième maison et elle est suffisamment proche pour que j'y aille souvent. J'aime notamment les villes perchées sur des collines avec leurs labyrinthes de rues pavées, jonchées de magasins et restaurants. Dolceaqua a un marché alimentaire chaque dernier dimanche du mois et un bar rétro, le Californie, qui sert un cappuccino extra. Alassio, un peu plus loin sur la côte, est un autre de mes endroits préférés. Il est fermé à la circulation et a une plage de sable, des restaurants et des magasins ouverts le dimanche. |
Pour plus d'informations sur Kate Banks : www.katebanksbooks.com www.ricochet-jeunes.org www.gallimard-jeunesse.fr En anglais : ccbc.education.wisc.edu/authors/experts/banks.asp |
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